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L'univers des papillons

5 décembre 2006

C'était en 1742

Plonger dans l’histoire de l’entomologie, nous révèle, tout d’abord, un monde scientifique encore imprégné de l’esprit religieux. Comme l’astronomie, la géographie, et par ailleurs toutes les sciences dans leur prémices, l’entomologie se réfère « aux perfections de Dieu » comme en témoigne ce livre édité en 1742 par Mr Lesser.

Nous allons donc, feuilleter avec tant de précaution en vertu de la vieillesse de ce « monsieur », ce fabuleux ouvrage intitulé :

« Théologie des insectes,

ou démonstration des perfections de Dieu

dans tous ce qui concernent les insectes »

livre12

«  Il n’est rien dans

la Nature

, quelqu’objet qu’il paraisse, qui ne soit une merveille aux yeux de celui qui s’attache à le connaître. Loin d’être indigne de l’homme, cette application lui est au contraire utile et nécessaire, puisqu’elle lui fournit autant d’occasions de louer son Créateur, qu’il trouve d’objets qui lui appartiennent. La plupart néanmoins, insensibles à cette réflexion, daignent à peine jeter les yeux sur ceux d’entre ces objets qu’il leur a plu d’appeler vils. Ils les regardent comme des minuties, ou tout au plus comme des sujets de curiosité, dont la découverte serait moins avantageuse que pénible ; et c’est à ce mépris qu’il faut attribuer l’indifférence avec laquelle on s’accoutume à regarder les Insectes. On les voit sans y arrêter  son attention, et on les écrase inconsidérément lorsqu’on les rencontre sous les pas.

J’excuserais un esprit vulgaire qui chercherait à jeter du ridicule sur l’Etude que je recommande ; mais je croirais être en droit de me soulever contre des Savants qui mettraient l’étude des Vers, des Mouches et autres Insectes au nombre des faiblesses humaines. Le plus petit Vermisseau n’est-il pas l’ouvrage de l’Etre infini, aussi bien que l’Animal le plus parfait ?Et si Dieu n’a pas trouvé qu’il fût au dessous de lui de le créer, pourquoi serait-ce une faiblesse à un homme raisonnable d’en faire l’objet de ses recherches ? D’ailleurs, le plus chétif des Insectes est un ouvrage digne d’admiration. Il est doué de tant de perfection, que le plus puissant Monarque et le plus habile n’en feraient produire un semblable. Dieu seul peut opérer ces merveilles, il nous les offre non comme modèles à imiter, mais comme autant de témoignages de sa sagesse et de sa puissance. C’est à nous après cela à répondre à ses vues, et à contempler ses perfections dans les moindres de  ses Ouvrages . Entre tous les Animaux, nous sommes les seuls qui en soient capables. »

Voici les premiers paragraphes de cet ouvrage où le ton scientifique et théologique est donné. S’en suivent, dans cette longue introduction, des citations bibliques et autres scientifiques païens, mais aussi des remerciements aux différents scientifiques qui ont apporté à l’auteur « les lumières » lui aidant par leur examen au microscope à l’élaboration de cet ouvrage.

Dans le livre premier les chapitres suivant se suivent ;

-          De la création et de la génération des insectes

-          Ce que font les insectes

-          De la division des insectes

-          Du nombre des insectes, et de proportion selon laquelle ils se multiplient

-          De la respiration des insectes

-          De la génération des insectes

-          De la transformation des insectes

-          Du sexe des insectes

-          De la demeure des insectes

-          Du mouvement des insectes

-          De la nourriture des insectes

-          Des armes que les insectes ont pour se défendre contre leurs ennemis, et des moyens qu’ils ont pour éviter les autres dangers

-          Du soin paternel que les insectes ont de leurs œufs et de leurs petits

-          De la sagacité des insectes

Le tout annoté de remarques de Mr P. Lyonnet qui ne manque pas de préciser dans un avertissement que :

« Le succès qu’a eu ce livre en Allemagne et les éloges que lui donne les Actes de Leipsic, ayant porté le Libraire à la faire traduire en français, il me pria d’en examiner la traduction, et de vouloir corriger les endroits ou le Traducteur pourrait s’être trompé faute d’entendre la matière. Quelque peu d’inclinaison que je sentisse pour un ouvrage de cette nature, je l’entrepris, pour ne pas priver le Public de l’utilité qu’il pourrait tirer d’un livre, dont le but est

la Gloire

de Dieu… »

Ce fabuleux premier livre est suivi du Tome 2 relatant en trois autres parties la suite de l’étude des insectes, avec les chapitres suivants :

-          des sens des insectes

-          Des membres des insectes

-          Section première Membres extérieurs des insectes

-          Section II Des parties intérieures des insectes

-          Où l’on traite des qualités singulières de quelques insectes

-          De la beauté de la plupart des insectes

En seconde partie de ce second Tome, l’auteur traite de « l’Usage et de l’utilité des insectes «  par rapport aux hommes, puis dans la théologie, le droit, la médecine et enfin par rapport aux bêtes.

En fin dans une troisième partie l’auteur relate les maux, les dommages que causent les insectes envers les animaux et les hommes. S’en suivent les moyens d’extermination des insectes, puis des «  abus qu’on fait des insectes dans la vie civile, en matière de théologie, contre les lois et les jurisprudences » ou encore «  en ce qui regarde la médecine.

Pour terminer son ouvrage l’auteur intitule son dernier chapitre ;

«  Des prodiges, dont il est parlé dans l’Ecriture au sujet des insectes.

C’est à la fin de ce merveilleux ouvrage qu’est intégrer une magnifique gravure.

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